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The 1889 Letter from
Fr. Duvic, OMI to Fr. Fabre, OMI
|
As noted on the previous page, a unique description of both Archville and the Scholasticate was written in 1889 by an Oblate priest in a letter to his superior. Father Jean-Michel Duvic, OMI, wrote to his Superior General Father Joseph Fabre from Archville on January 29, 1889 describing the surroundings of the Scholasticate and the building itself. The document was reproduced in "Missions de la congrégation des Oblats de Mazrie Immaculée", No. 105, March 1889, pages 86 to 101. The actual document, in French, can be seen below. A very brief translation of some paragraphs from pages 91-92, pertaining to Archville, are included just below in English. |
Pages 91 and 92: "Let's continue our route and head on to this island formed on the left by the Rideau River and on the right by the canal that will soon connect the Ottawa with Lake Ontario. Barely having left the city we come into Archville, a village of 800
souls, which is like a suburb of Ottawa. Archville is barely coming out
of its diapers and pretends to be self-sufficient and walk on its own.
Up to that point it was part of Nepean Township. Today it finds itself
strong and wise to operate on its own. It has presented to the County
Council a petition to become incorporated. That is to have a municipality
with its air of independence. Later it will see how much this costs. Truly
it grew very quickly. During last summer they raised on the land facing
the Scholasticate more than 15 homes. This should not surprise you in
that they are made totally out of wood. However, many have a pretty appearance.
We have not become acquainted with our new neighbours. It has been said
that many of them are Germans that came here to find work in the brickyards
that are around us. They belong to the protestant religion. Archville
is not more a parish than a commune. The few Catholic families that we
meet are attending church the St. Joseph Church of the College whose priest
is R. P. Pailler. The protestants have a small brick church in the center
of the village." |
Original Document: (transcribed by Fr. Dubois, Deschâtelets Archivist - 2004) Province du Canada Archville, le 29 janvier 1889 Mon révérend et Bien-aimé Père, [Jospeh Fabre o.m.i., sup. général] Le bienveillant accueil que vous avez fait aux notes que je vous envoyai sur Belcamp-Hall, il y a quelques années, m'encourage à renouveler le même essai sur Archville. Mon premier travail, il est vrai, n'a pas porté bonheur à la résidence qui en était l'objet; la magnifique propriété de Belcamp-Hall est abandonnée, vendue, occupée déjà à l'heure actuelle par un membre irlandais catholique de la Chambre des Communes. Il n'en reste plus pour nous que deux choses: la description insérée dans nos Annales avec les rapports du R.P. Tatin, supérieur, puis un souvenir ineffaçable dans le coeur de tous ceux qui ont goûté les charmes de ce délicieux séjour. Au temps même de la prospérité de Belcamp, alors
que rien dans les conseils des simples mortels ne faisait prévoir
une fin si prompte et si lamentable - humanum dico - s'élevait
et s'agrandissait de l'autre côté de l'Atlantique un nouveau
scolasticat qui, sous plusieurs rapports, pouvait être avantageusement
comparé au premier; je veux parler Depuis plus de quarante ans, la congrégation des Oblats de Marie
Immaculée s'était implantée sur le sol canadien,
sol fertile, arrosé des grâces célestes et tout préparé
pour la recevoir, car elle y prospéra bientôt et y recruta
des enfants nombreux et dévoués. Cependant, elle n'y avait
pas encore de scolasticat où elle pût recueillir ces généreux
missionnaires et leur permettre de s'y préparer d'une manière
plus prochaine à leurs futurs travaux apostoliques. Acheter un
terrain et bâtir, c'était sans doute la solution la plus
naturelle, mais les ressources de la province avaient été
épuisées par la construction du noviciat; envoyer les Frères
scolastiques en Europe et à Autun, on le fit pour quelques-uns,
mais les frais de voyage étaient considérables et l'exception
ne pouvait devenir la règle; on se résolut donc, en attendant
mieux, à les placer au collège d'Ottawa, où ils suivaient
les cours des élèves laïques s'ils étaient philosophes,
et des séminaristes du diocèse s'ils étaient théologiens.
On conçoit sans peine tous les inconvénients d'une semblable
position, et combien il devait être difficile de former à
la vie régulière et au véritable esprit religieux
de jeunes frères constamment en rapport avec des séminaristes,
quelques bons qu'ils fussent, et surtout avec des collégiens. Au
point de vue matériel, Enfin, le nombre de scolastiques augmentant toujours, le local devint
absolument insuffisant. Le R.P. Antoine, qui était alors Provincial
du Canada, souffrait cruellement de voir ses enfants bien-aimés
dans ce pénible état; comptant sur la divine Providence,
Dès l'automne de 1883, on commençait à creuser les fondations du futur scolasticat, et l'histoire de ces temps héroïques nous raconte que le R. P. Mangin, modérateur, donna lui-même les premiers coups de pioche en présence de sa communauté. Les Frères scolastiques, entraînés par un exemple venu de si haut, s'armèrent à leur tour de pics et de pelles, se mirent à l'oeuvre avec ardeur, stimulèrent les ouvriers engagés, et firent si bien qu'au printemps de l'année suivante les murs du scolasticat tant désiré sortirent de terre. On comprendra sans peine tout l'intérêt que portaient nos Frères à cet établissement qui les touchaient de si près; on comptait les pierres, on mesurait la quantité de sable, on discutait et, ce qui était plus fâcheux, on ne s'accordait pas toujours sur la valeur des matériaux; chacun faisait ses petites observations, donnait humblement son avis sur les proportions et la disposition des appartements; aucun détail n'échappait à l'examen et à la critique. Enfin, au mois de septembre 1885, le R. P. Mangin écrivait à
ses scolastiques, prenant alors leurs vacances à Maniwaki, que
tout était préparé pour les recevoir et qu'ils pouvaient
venir prendre possession de leur nouvelle résidence. À cette
heureuse nouvelle, on fait à la hâte les préparatifs
de départ, les canots sont remis à l'eau et on descend à
toute vitesse la rivière Gatineau. Déjà nos voyageurs
sont en route depuis trois jours, Mais pendant que nos voyageurs se reposent et admirent les charmes de
leur nouvelle habitation, allons, nous aussi, mon révérend
Père, faire une visite à ce bel établissement, et
permettez-moi de vous servir de cicerone. Nous sommes, je suppose, Continuons notre route et avançons dans cette île formée
à gauche par la rivière Rideau; à droite, par un
canal qui, rejoignant bientôt et longeant cette rivière,
fait communiquer l'Ottawa avec le lac Ontario. À peine avons-nous
quitté la ville, que nous entrons à Archville, village de
800 âmes, qui est comme un faubourg d'Ottawa. Archville sort à
peine de ses langes et déjà il prétend se suffire
et marcher seul; jusqu'ici il avait fait partie du Township, nous dirions
en France de la commune de Nepeau. Aujourd'hui, Mais, pardon, mon révérend Père, je vois que je
vous fais languir, il vous tarde d'entendre parler du scolasticat; nous
y arrivons. Voyez là-bas devant vous, à côté
Peut-être un homme d'un goût difficile trouverait-il quelque
chose à redire à l'orientation de la maison. Elle a sa façade
principale tournée à l'ouest, inclinant un peu vers le sud;
peut-être a-t-on voulu se ménager une vue sur la ville et
les sommets du Parlement, sans penser que de ce côté viennent
les vents les plus violents et les plus froids. Ne nous arrêtons
pas trop non plus à considérer le perron en bois, ni la
principale porte d'entrée, l'architecte n'y a pas laissé
les preuves de son talent. Hâtons-nous de pénétrer
à l'intérieur et de constater comme il est spacieux et commode,
tout inondé d'air et de lumière. Dans le sens de la façade,
tous les étages sont divisés par un corridor de même
longueur qu'elle, c'est-à-dire 165 pieds, sur 8 pieds de largeur,
et éclairé à chaque extrémité par une
fenêtre. Au rez-de-chaussée, qui a une hauteur de 14 pieds,
se trouvent un salon et un parloir, la chambre des Frères tailleurs,
les appartements du R. P. économe et quatre salles, dont trois
servent de salles de classe. Toute l'aile du côté sud, à
partir du grand corridor, est occupée par la salle d'étude,
qui a 70 pieds de long et 30 de large. Les bancs et les boiseries sont d'une grande simplicité, comme
du reste l'intérieur de la maison; tout y est conforme à
l'esprit religieux, je veux dire que tout y est simple Au premier étage, haut de 12 pieds, les chambres des Pères
occupent un côté Si nous montons au second étage, dont la hauteur est de 13 pieds
et demi, nous y verrons les dortoirs de nos Frères scolastiques
: huit chambres à un seul lit, réservées aux plus
anciens, et quinze autres plus grandes, dont chacune peut contenir quatre
lits; ces dernières ont en moyenne 21 pieds sur 17. En outre, au-dessus
de la chapelle, s'étend Le réfectoire est dans le sous-sol, sous la chapelle et la sacristie;
il a 80 pieds sur 30 de large; de même que toutes nos grandes salles
du rez-de-chaussée et du premier étage, il est éclairé
de trois côtés et par dix fenêtres; celles du rez-de-chaussée
ont 10 pieds de hauteur. Outre le réfectoire, le sous-sol contient
une belle et grande cuisine avec ses dépendances, une salle à
manger pour les étrangers, des chambres, un dortoir et une salle
de réunion pour les Frères convers; une serre, et enfin
une salle de récréation aussi vaste que la salle d'étude.
La hauteur du sous-sol est de 10 pieds. Une galerie en bois, Du même côté de la maison et à quelques pas,
vous voyez un petit bâtiment près duquel une immense cheminée
en briques s'élance à 80 pieds de hauteur; c'est de là
que nous vient le secret de supporter avec la plus grande facilité
les rigueurs de l'hiver; deux chaudières nous y préparent
à toute heure du jour, même de la nuit, et nous envoient
une chaleur bienfaisante sous forme de vapeur. Ce système de chauffage
à la vapeur, avec Est-ce à dire que le froid soit rigoureux au Canada? Oui et non.
Oui, si on regarde le thermomètre qui descend parfois jusqu'à
30 degrés centigrades. Non, si on considère Le quartier de la propriété le plus aimé et le
plus fréquenté est, sans contredit, celui qui borde la rivière
Rideau sur une longueur de 500 mètres environ. Cette rivière
se jette, un peu plus bas, dans l'Ottawa, où elle tombe à
pic, comme une nappe blanche, ce qui lui a fait donner ce nom de Rideau.
Elle coule du sud au nord, vient de la direction du lac Ontario, et, sur
les bords de notre propriété, elle est calme et tranquille
comme un lac, large de 330 pieds sur 20 de profondeur. Cette magnifique
pièce d'eau nous procure des bains à volonté pendant
la saison chaude, sans fatigue et sans perte de temps; pendant l'hiver,
elle se couvre, dès les premiers froids, d'une épaisse couche
de glace, sur laquelle nos patineurs déploient tous les prodiges
de leur souplesse et de leur habileté. Comme elle est à
moins de 100 mètres de la maison, en contre-bas d'une quinzaine
de mètres, La propriété du scolasticat forme un carré de 1200
pieds de côté, ce qui donne une contenance de 44 arpents
ou 13 hectares. Le terrain est assez productif, quoique avec peu de profondeur:
à moins de 1 pied on rencontre l'argile presque partout. Le jardin
est vaste;s'il était entouré de murs, divisé par
des allées larges et bien entretenues, ce pourrait être un
beau jardin; plus loin, un petit bois d'un peu plus de 1 hectare, planté
d'érables Quels sont ces deux bâtiments en bois que nous apercevons à
gauche L'autre bâtiment en bois est beaucoup plus grand et plus gracieux
que le premier; nous l'appelons la Maison blanche à cause de sa
couleur extérieure; il a une longueur de 140 pieds sur une largeur
de 28, et se compose d'un bâtiment principal, au milieu, à
peu près carré. Cette partie centrale présente un
rez-de-chaussée, un premier étage et des mansardes; à
droite et à gauche se prolongent comme deux appendices n'ayant
que le rez-de-chaussée et, par suite, beaucoup moins élevés
que le bâtiment du milieu. Non loin de la cour de la Maison blanche, s'élève une
autre maison en bois, Ne quittons pas Archville sans faire une visite à nos chers défunts; ils reposent dans un coin retiré et silencieux du petit bois, malheureusement un peu loin de la maison, surtout en hiver; ce cimetière se trouvant là depuis longtemps, nous ne voudrions le changer que pour le mettre dans un endroit plus convenable, et nous ne l'avons pas encore trouvé. Au milieu du cimetière, commun à nos Pères du collège et de Hull comme à nous, s'élève une grande et belle croix en fer, que l'on avait eu dessein de placer d'abord au sommet de l'église de Hull; elle se trouva trop petite, paraît-il, et nous fut gracieusement offerte par nos Pères qui desservent cette paroisse. Dans ce champ de repos, dorment de leur dernier sommeil les P. Déléage et Bennet; les FF. scolastiques Besson, Ward, Dumay, et le F. convers Cooney. Requiescant in pace! En terminant, mon révérend Père, je vous prie de me pardonner la pâleur de mon récit; j'ai tenu, avant tout, à vous donner une idée exacte, au point de vue matériel, de ce beau scolasticat d'Archville, dont la Congrégation tout entière, et la Province du Canada en particulier, a raison d'être fière. C'est à cette province, en effet, que nous devons cet établissement. C'est elle qui l'a fondé, qui a rendu possible l'exécution
de cette uvre grandiose en répondant avec générosité
par des dons en argent ou en nature à l'appel que lui avait adressé
le R. P. Antoine, alors Provincial. Aujourd'hui encore, quoique le scolasticat
soit sous la direction de l'Administration générale, les
Pères de la province continuent à s'intéresser à
cet établissement; plusieurs d'entre eux, que nous regrettons de
ne pouvoir nommer ici, nous en ont donné d'éclatants témoignages;
nous murmurons tout bas lorsque nous adressons à Dieu nos prières
pour nos bienfaiteurs. Ils se rappellent En résumé, le scolasticat d'Archville est une maison très belle à l'extérieure, vaste et commode à l'intérieur, et on peut y trouver de la place pour près de cent scolastiques, sans empiéter sur le local réservé aux Pères, aux Frères convers et aux étrangers; si les terres qui l'entourent laissent encore à désirer, soit pour le nivellement, soit pour les allées et les plantations, il n'y a rien qui étonne quand on sait ce qui était à faire, et qu'on songe au peu de temps écoulé depuis l'installation du scolasticat; mais nous espérons faire quelque chose chaque année, et peu à peu nous arriverons, si Dieu le veut, à nous donner un extérieur respectable, tout en demeurant dans les limites de la modestie et de la gravité qui conviennent à des religieux. Veuillez me croire, mon révérend et bien-aimé Père, votre enfant très humble et tout dévoué en Notre-Seigneur et Marie Immaculée. [Jean-Michel] Duvic, o.m.i.
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